Paternalisme, oui c’est le mot… Dans le petit Robert : “Tendance à imposer un contrôle, une domination, sous couvert de protection”.
J’ai essayé de caractériser le paternalisme à partir de la situation que tu décris et qui est un bon cas d’école pour moi. Voila les 3 caractéristiques que j’ai trouvé :
1. On est dans un contexte de relation d’aide car le mec veut t’aider : “accepte de l’aide” (la fameuse protection)
2. Le mec désapprouve le chemin que tu suis : “jetée, pathétique, paumée, grotesque, caniveau, ressaisis-toi”
3. Le mec voudrait contrôler le chemin que tu suis pour t’amener sur le chemin qu’il juge plus approprié pour toi
Ici, dans ce cas, en plus du paternalisme, il y a du mépris : puisque tu n’acceptes pas que je contrôle ton chemin, tu es un déchet, tu ne mérites pas mon estime (ni celle de personne d’autre d’ailleurs)… Je pense que le paternalisme rejeté n’aboutit pas forcément au mépris (ça pourrait être de l’indifférence, de l’amusement, de l’arrogance, de la prédiction, etc.)
Vouloir aider (le point 1) ne me semble pas nécessairement paternaliste. Proposer des chemins, donner des conseils n’est pas nécessairement paternaliste non plus. Ce qui rend le truc paternalisme, c’est le manque de confiance. Le mec n’a pas confiance en ta capacité d’évaluer le meilleur chemin pour toi et d’agir en fonction de cela… Carl Rogers explique ça très bien, c’est ma référence principale en matière d’anti-paternalisme.
Le paternalisme est la marque de fabrique des relations adultes – enfants dans notre société (il en parle lui-même : “regarde moi dans les yeux quand tu parles et redresse toi ! cesse de macher ton chewing-gum, enlève les mains de tes poches” – je dis ça pour t’aider…). J’ai l’impression qu’il est moins fréquent d’adulte à adulte, mais je me trompe peut-être…
Je DETESTE le paternalisme !
Vive les terrains vagues 🙂