Des droits pour les prostituéEs

Les panthères rosesVoici un tract publié par les Panthères Roses sur la question de la prostitution. J’adhère et j’ai eu envie de le mettre ici…

Les Panthères Roses ne veulent pas porter un jugement moral sur la prostitution, dans la mesure où elle n’est pas exercée sous la contrainte : elle peut représenter un choix de travail parmi d’autres. Dans ce sens, le choix de se prostituer ou non fait partie de la liberté individuelle et sexuelle, du droit de chacunE à disposer de son corps comme ille l’entend. Les positions abolitionnistes, en victimisant les prostituéEs, n’aident pas à faire avancer les choses.

Les Panthères soutiennent les revendications des prostituéEs :

  • Droit de cotiser pour la sécurité sociale et pour la retraite
  • Droit à un suivi médical et social et droit au logement
  • Prévention et réduction des risques : VIH, IST, toxicomanies, violences (de la police, des clients…)
  • Droit à un statut qui permette de faire valoir ses droits en tant que personne prostituéE, de créer un syndicat et de se reconvertir dans une autre activité si on le souhaite
  • Droit au séjour pour les prostituéEs sans papiers
  • Abrogation des dispositions anti-prostituées en particulier la loi sur la sécurité intérieure qui a instauré la criminalisation des clients et le délit de racolage passif.

Le droit à se prostituer librement implique aussi le droit à ne pas le faire si on ne le souhaite pas. Nous nous positionnons contre les réseaux d’esclavages et de traite des êtres humains et voulons rappeler que la prostitution reste trop souvent une violence faite à des femmes en particulier, mais aussi à des trans, à des hommes et à des enfants. C’est pourquoi si nous sommes pour un statut des personnes prostituéEs, contre la criminalisation de ces mêmes personnes, nous sommes aussi pour la mise en place d’outils permettant la protection des individuEs contre l’esclavagisme et l’exploitation que représente une prostitution contrainte. Ce n’est pas le cas des lois Sarkozy : sous couvert de lutter contre le proxénétisme, elles nuisent en réalité bien plus aux prostituéEs elles-mêmes.

La pénalisation du racolage et des clients de prostituéEs est une hypocrisie qui vise à éloigner des regards une réalité vue par beaucoup comme indécente et contraire à l’ordre moral. Ces lois ne font qu’accentuer la précarité et l’insécurité dont sont trop souvent victimes les personnes prostituéEs. La seule répression acceptable et souhaitable est celle qui vise le proxénétisme d’exploitation et les réseaux de traite des êtres humains. Nous refusons que les proches des prostituéEs et les associations soient menacées, sous couvert de lutte contre le proxénétisme.

Dans un contexte où la prostitution est essentiellement une offre de personnes de genre féminin à une demande masculine, nous voulons rappeler qu’elle est le fruit d’une logique hétéropatriarcale qui hiérarchise la sexualité masculine et la sexualité féminine. Dans certains cas, la prostitution peut être utilisée dans le cadre de stratégies de résistances contre cette domination hétéropatriarcale, notamment par l’accès à une autonomie financière.

C’est pourquoi militer pour les droits des prostituéEs est nécessaire mais pas suffisant. Il faut :

  • une éducation sexuelle réelle, intégrant la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre, visant à l’épanouissement sexuel de touTEs les individuEs
  • une lutte contre les stéréotypes sexistes, contre la chosification des corps féminins, contre l’idée que les hommes auraient des besoins sexuels irrépressibles que les personnes de genre féminin devraient satisfaire, contre l’idée que les hommes ne peuvent vivre leur sexualité qu’à travers la violence ou l’hétéronormativité (ex : sexualité génitale obligatoire, hétérosexualité obligatoire, viol comme étant inhérent à la sexualité masculine… ).
  • une prise en compte réelle de la sexualité des femmes, et de toutes les femmes. La prostitution peut avoir un rôle à jouer pour le bien être et la sexualité des hommes handicapés mais il ne faut surtout pas oublier les femmes handicapées, les gouines handicapées, les pédés handicapés, etc.
  • une lutte pour une réelle égalité économique entre les hommes et les femmes, contre les discriminations transphobes et homophobes à l’embauche, au logement, à la santé, et contre la précarité des migrantEs, des jeunes et des étudiantEs. Ces injustices poussent de nombreuses femmes, trans, pédés, étrangerEs et sans papiers à la prostitution, faute d’autres perspectives.

Epanouissement sexuel pour touTes, liberté de disposer de son corps, libre choix de se prostituer ou de ne pas le faire, arrêt de la criminalisation des putes !

2 thoughts on “Des droits pour les prostituéEs”

  1. Je ne suis pas d’accord avec ce que tu énonces plus haut :
    mettre en gras les E dans l’introduction

    ….”droit de chacunE à disposer de son corps comme ille l’entend. Les positions abolitionnistes, en victimisant les prostituéEs, n’aident pas à faire avancer les choses.”….

    Mais pourquoi au féminin, les hommes devrait aussi avoir le droit à la prostitution !!!!!

    Je ne veux pas faire peurs au enfant, mais , faut etre honnete, ca me permet d’arrondir mes fin de mois hors pèriode de noel ….

  2. Bonjour Père Noël,

    le E de prostitutéEs veut justement dire : prostitué(e)s

    C’est une autre façon de l’écrire, un peu plus lisible que le (e)…

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *