
A peine arrivé sur la station-service de Briis-sous-Forges, je rencontre un jeune gars bien habillé. Timide, il accepte de m’emmener jusqu’à Rennes. Je m’attends à entendre la vie d’un jeune-cadre-dynamique… Surprise : Mikaël Herviaux est un jeune-intello-précaire ! Une rencontre comme je les aime 🙂
Il vient d’écrire son premier roman : MOP. L’histoire en elle-même donne déjà envie : un mec de 80 ans, qui a été un acteur très connu, est en train de s’aigrir et de se replier sur lui-même. Bref, c’est le déclin. Il décide alors d’utiliser son argent pour réunir une douzaine de musiciens du métro et créer un orchestre : le MOP, Metropolitan Orchestra of Paris ! Mois après mois, le MOP prend forme…
Mais c’est surtout la maturité et l’humanité de ce vieil homme qui m’ont transporté. Lui et ses faiblesses. Lui et ses réflexions sur la vie. Lui et son regard sur les gens. Jamais de bons sentiments trop faciles, toujours des tranches de vie intenses et complexes… Et j’ai aussi beaucoup aimé l’immersion dans un univers parisien que je connais peu, mais qui me semble appréhendé ici de manière juste et réaliste : celui des pauvres, des immigrés, des sans-papiers, des marginaux…
Par ses personnages touchants et atypiques, par ses questionnements existentiels, ce roman de Mikaël Herviaux me fait penser aux romans d’Arto Paasilinna. Mais MOP me touche encore plus, car il est plus impliqué, plus profond, plus proche de moi…